Chef d’établissement, proviseur, principal, directeur… le titre donné à celui ou celle qui a la mission de gérer un établissement scolaire varie selon les contextes et selon les niveaux, mais renvoie toujours à une même image : le référent de l’établissement, celui qui assure la tenue de l’établissement ! S’il est aisé d’identifier ce référent, il est souvent difficile d’en cerner les différentes missions attachées à ce poste tant elles sont diverses et demande des compétences variées.
Une mission couteau-suisse
La gestion d’un établissement scolaire requiert plusieurs qualités et compétences spécifiques au bon fonctionnement de la structure. Le chef d’établissement est à l’interface de l’ensemble du monde scolaire : il travaille en équipe avec les agents administratifs et les personnels éducatifs (enseignants, assistants d’éducation, conseillers pédagogiques…), il répond aux familles et aux administrations centrales. Il est responsable de ce qui se nomme « l’effet-établissement » : il est moins un chef qu’un leader de l’établissement, promouvant son image et accordant l’ensemble des acteurs.
La gestion d’un établissement scolaire requiert ainsi plusieurs qualités : écoute, bienveillance, charisme, sens des responsabilités… qui renvoie aux compétences nécessaires. D’un point de vue pédagogique, la gestion de l’établissement relève d’un rôle d’animation scolaire et d’impulsion d’initiatives et d’innovations pédagogiques. C’est au chef d’établissement d’interagir avec ses équipes pour la mise en place de programmes neufs, mais aussi d’intégrer les nouveaux membres de l’établissement à la dynamique de groupe.
La gestion est également une responsabilité relative à la sûreté et la sécurité de la scolarisation des élèves. Si l’établissement a un règlement, c’est à son chef de veiller à son respect mais aussi de prendre en charge les éventuels ajustements. La gestion est aussi liée à la distribution des moyens au sein des services, qu’il s’agisse de ressources financières, d’espaces scolaires ou encore d’heures d’enseignement.
La gestion enfin relève de l’interaction de l’établissement avec son environnement proche, comprenant des structures diverses. Le chef d’établissement est amené à travailler avec les élus locaux, des administrations centrales mais également d’autres services liés aux jeunes tels que la protection de l’enfance ou les services d’insertion professionnelle de la jeunesse.
Le tournant numérique du XXIème siècle
Le tournant numérique des activités scolaires et pédagogiques des années 2010 accéléré par la pandémie de 2020 ayant confiné une grande partie du monde, et de ses élèves, témoigne d’évolutions majeures du métier. Si les compétences et les qualités nommées auparavant demeurent primordiales, il est nécessaire de prendre en compte des changements de pratique dans les établissements scolaires liées au numérique.
D’un point de vue gestionnaire, le développement d’applications a permis un gain de temps et une ergonomie dans les échanges entre les différents services des administrations scolaires mais aussi une centralisation des dossiers évitant leur émiettement si chronophage. Les dossiers scolaires, les emplois du temps, les bulletins de paye… Tous ces documents trouvent désormais leur place dans des applications numériques permettant au chef d’établissement de gérer ses services plus sereinement.
Ce tournant numérique s’est fait également dans les interactions avec les autres acteurs de l’éducation. À titre d’exemple, la communication avec les parents est facilitée, et n’est plus cantonnée aux rendez-vous parents-profs trimestriels et la rencontre avec le chef d’établissement n’est plus seulement liée à un incident. Le tournant numérique permet davantage d’échanges et une plus grande transparence dans la gestion des établissements, gagnant ainsi la confiance des familles.